Apparus avec la soci�t� de consommation et tous ses d�bordements, les emballages se sont inscrits dans une �conomie d'abondance peu soucieuse de l'environnement. Si les soci�t�s riches s'inqui�tent de l'inflation galopante des d�chets d'emballages, il convient de ramener le d�bat � sa juste proportion : il s'agit d'un probl�me de pays d�velopp�s. Un probl�me tout relatif : les emballages m�nagers repr�sentent, avec moins de 5 millions de tonnes par an depuis une dizaine d'ann�es, un petit pourcentage des 600 millions de tonnes de d�chets produits par l'activit� �conomique fran�aise. Il faut le dire : boucs �missaires bien commodes de la soci�t� de consommation, les emballages ont surtout le tort d'�tre tr�s visibles.
"�codesign, chemins vertueux" est un v�ritable plan d'actions pour emballer de fa�on encore plus responsable. Ce livre, richement illustr� et argument�, dresse un panorama complet sur l'empreinte �cologique des emballages. Il explore les pistes de r�flexion et les axes de progr�s inh�rents � cette probl�matique. Les auteurs proposent des solutions innovantes en mati�re d'�codesign et d'�coconception des emballages. Concevoir des emballages moins lourds et moins volumineux, moins "�nergivores" et moins polluants durant tout leur cycle de vie, aider les consommateurs � mieux les jeter en fin de vie, limiter leur impact environnemental, y compris lors de leur recyclage, est le nouveau d�fi plan�taire.
Collection idpack - �ditions Pyramyd
Parution : novembre 2007
Textes de Fabrice Peltier et Henry Saporta
112 pages - Format 17,5 x 18 cm
Prix public : 14,90 euros
Le Grenelle de l'environnement et la Semaine de la r�duction des d�chets ont d�nonc� la pollution par les emballages. Dans un livre co�crit avec le r�dacteur en chef d'Emballages Magazine Henri Saporta, Fabrice Peltier, pr�sident de l'agence de design P'R�f�rence, bouscule les id�es re�ues.
Pour vous, l'emballage n'est que le bouc �missaire de la lutte contre les d�chets...
Fabrice Peltier. Les emballages m�nagers en France repr�sentent 4,8 millions de tonnes par an, � comparer aux 600 millions de tonnes de d�chets produits par l'industrie. Par ailleurs, sur ces 4,8 millions de tonnes, 2,9 millions sont recycl�s, et le reste est en grande partie transform� en �nergie par incin�ration. Je ne fais pas l'apologie de l'emballage, je constate qu'il est stigmatis� car il est visible par le consommateur.
La r�duction des emballages est-elle inutile pour autant�?
F.P. Non, mais il faut chercher des pistes d'am�lioration sur tout le cycle de vie d'un produit�: l'extraction des mati�res premi�res, le transport, les composants, etc. Un emballage � trois composants, ce sont trois fois plus de camions �metteurs de CO2 sur les routes�! Au-del�, il faut �duquer les consommateurs et les entreprises. Je privil�gie la notion de pollueur �duqu� plut�t que de pollueur payeur.
Les entreprises sont-elles vraiment sensibilis�es � ces questions�?
F.P. Pour le moment, mes clients choisissent de faire imprimer leurs emballages en Italie ou en Pologne parce que c'est moins cher. Mais ce sont autant de camions qui traversent l'Europe. C'est cela, le vrai fl�au.
Entretien�: Pascale Caussat, STRAT�GIES n�1477, novembre 2007
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��Les Emballages �
Interview de Fabrice Peltier par Pascal Le Guern animateur de l'amission "L'entreprise et vous" sur France Info.
Ecouter l'interview (1'51) --->
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��ECODESIGN, CHEMINS VERTUEUX��
Interview de Fabrice Peltier par Jean Tonelli fondateur de Radio Ethic.
Ecouter la 1�re partie (7'30) --->
Ecouter la 2�me partie (12'00) --->
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Interview de Fabrice Peltier sur l'Eco-conception et la sortie du livre "Ecodesign - Chemins vertueux"
Voir la premi�re partie :
Voir la deuxi�me partie :
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L'avez-vous lu ? - Les chemins vertueux de l'�codesign
Fabrice Peltier, Pr�sident de l'agence P'R�f�rence
Apparus avec la soci�t� de consommation, les emballages se sont inscrits dans une �conomie d'abondance peu soucieuse de l'environnement. Depuis quinze, ce secteur a v�cu une v�ritable r�volution or, il continue � �tre stigmatiser...
Vous venez de publier un nouvel ouvrage sur le packaging consacr� � l'�codesign dont vous dites qu'il est sur la bonne voie, sur des chemins vertueux, r�alit� ou v�u pieux ?
Fabrice Peltier : Non, ce n'est pas un v�u pieux, mais il faut savoir de quoi on parle. Tout le monde d�clare qu'il y a trop d'emballages, qu'il y en a plein les poubelles. Depuis 1993, on demande aux citoyens de trier leurs d�chets ce qui rend ces emballages extr�mement visibles, tr�s contraignants. Une surexposition renforc�e par la communication qui d�nonce cet exc�s suppos� d'emballages. Une �tude r�cente demandant aux Fran�ais ce qu'ils font pour sauvegarder l'environnement, rapporte qu'une majorit� d'entre eux r�pond : le tri des emballages, loin devant les �conomies d'�lectricit� ou d'eau. Prenons maintenant les chiffres, l'ensemble des d�chets produits par l'�conomie fran�aise repr�sente 849 millions de tonnes par an ; les d�chets m�nagers 48 millions de tonnes et le gisement des emballages 4,4 millions de tonnes !
Pourquoi une telle stigmatisation ?
Fabrice Peltier : C'est un bouc �missaire bien commode puisque les emballages ont le tort d'�tre visible et qu'ils sont pr�sent�s comme une contrainte. J'ai vu au Forum de Grenelle une affiche disant : "Trier les emballages c'est bien, mais c'est mieux quand il y en a moins � trier". L� encore de quoi parle-t-on ? De 1,5 million de tonnes d'emballages r�siduels qu'il faudrait encore recycler puisque 2,9 millions de tonnes le sont d�j�. Je crois qu'il faut avant toute chose se poser la question du cycle de vie du produit et plus encore de repenser notre approche �conomique globale. Si nous nous repla�ons dans l'histoire, l'�conomie du XIXe si�cle s'est construite sur une relation de proximit�, une organisation en porte-�-porte ; le si�cle suivant, les bassins industriels se sont implant�s de plus en plus loin gr�ce aux infrastructures routi�res, puis se sont largement d�localis�s avec l'ouverture des fronti�res. R�sultat aujourd'hui, nous avons des milliers de camions sur les routes d'Europe qui livrent des emballages vides vers des points de remplissages... Nous savons que le transport est le premier pourvoyeur de CO2, donc encore une fois, il faut replacer les emballages dans la globalit� du cycle de vie du produit. Et le premier chemin vertueux est de r�duire le transport, de revenir � une �conomie de proximit�...
N'est-ce pas le vacarme m�diatique autour du r�chauffement climatique qui emp�che de se poser les bonnes questions ou pour le moins d'apporter les bonnes r�ponses ?
Fabrice Peltier : Les probl�mes sont souvent abord�s par le petit bout de la lorgnette en effet. � ne pas s'interroger sur le cycle de vie du produit, nous faisons ce qu'on appelle des transferts de pollution. Prenons un exemple facile � comprendre. Chaque matin, de nombreuses personnes pressent deux oranges pour se faire un jus ; on obtient quatre pelures d'oranges qui finissent dans le bac d'ordures m�nag�res, rares sont les consommateurs qui les utilisent pour en faire du compost. Les d�chets m�nagers sont incin�r�s, or, pour d�truire des d�chets humides, comme les pelures d'oranges, il faut du combustible, davantage de combustible qu'un d�chet sec. Prenons le m�me jus d'orange produit par un industriel de l'agroalimentaire qui utilise un emballage en carton Tetra Pack, et il revalorise les pelures d'oranges pour faire des sous-produits comme du parfum par exemple. On comprend la complexit� du probl�me, pourtant, Il est important d'expliquer aux consommateurs que l'�cobilan d'un jus d'orange press� par un industriel est meilleur qu'un jus press� par lui-m�me : la brique alimentaire est recyclable, les pelures d'oranges sont valoris�es.
Tout le monde a conscience qu'il est urgent de mieux utiliser les ressources pour soulager la plan�te, dans le m�me temps, on veut en demander davantage � la terre : des aliments, des emballages et des v�tements avec les biomat�rieux, de l'�nergie avec les biocarburants... n'est-ce pas totalement contradictoire et surtout impossible ?
Fabrice Peltier : C'est une question importante. Que se passe-t-il aujourd'hui ? Nous avons une p�nurie de bl� et d'autres c�r�ales, cons�quence, les prix ont fortement augment�. Originellement, l'agriculture se destine � nourrir les individus, ce qu'elle ne parvient pas � faire. Dans le m�me temps, on lui demande de nous fournir des carburants et des mat�riaux. Ce qui veut dire que nous allons pousser la productivit� de l'agriculture, donc fortement augmenter la consommation d'eau, sans parler des pollutions des nappes phr�atiques dues aux pesticides dont je rappelle que la France est championne du monde dans leur utilisation. Les emballages biod�gradables sont certes compostables, nous n'avons pas besoin de compost, nous avons besoin de mat�riaux recyclables. Des emballages en carton, en papier, en verre, en aluminium, en plastique sont recyclables et pour la majorit� d'entre eux ind�finiment, il est donc plus pertinent de renforcer et d'am�liorer la revalorisation des emballages plut�t que d'utiliser des biomat�riaux.
Il faut laisser � la terre son r�le de m�re nourrici�re ?
Fabrice Peltier : Face aux enjeux importants qui nous attendent, il faut reprendre de la hauteur et revenir � des fondamentaux simples, travailler sur l'�ducation de chacun, sur la responsabilisation et non sur la stigmatisation de tel ou tel secteur d'activit�. Oui pour le principe du pollueur payeur, mais avant tout il faut privil�gier un pollueur �duqu� et cela nous concerne tous. Il faut aussi combattre les id�es re�ues et l�, je reconnais que c'est un travail de Don Quichotte...
Propos recueillis par Dominique CUVILLIER, TRENDMARK.FR n�30, janvier 2008
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��ECODESIGN, CHEMINS VERTUEUX��
Interview de Fabrice Peltier par Arnaud BALME - C BON A SAVOIR.